Cultiver des Orties
L’Ortie dioïque?, aussi appelée Grande Ortie, est une plante vivace très rustique !
- Comment et quand semer : L’Ortie dioïque se sème au printemps, en avril-mai. Semer en serre ou sous abri à une température de 16°C à 23°C. Les graines sont très fines : semez-les clair et à la surface du substrat (mélange terreau spécial semis et sable) sans les couvrir, puis tassez légèrement. Maintenez humide mais non trempé. Les graines ont besoin de lumière pour germer, donc gardez-les en pleine lumière sans soleil direc. La germination est lente et étalée : 15 à 20 jours. Le taux de germination est moyen (autour de 50-60%).
- Comment repiquer et planter l’Ortie dioïque : Les plants se développent lentement. Repiquez les plantules lorsqu’elles sont manipulables en godets individuels. Endurcissez progressivement avant de les mettre en place après les gelées, idéalement à partir de mai-juin. Espacez les plants de 30 à 45 cm.
- Type de sol et exposition : L’Ortie dioïque n’est pas exigeante quant à la nature du sol. Elle pousse sur n’importe quel type de sol, riche ou pauvre. En revanche, elle préfère nettement les sols riches en matière organique et en azote, toujours frais, humides et bien drainés. Elle tolère les sols calcaires et acides. Pour une belle productivité, apportez du compost ou du fumier bien décomposé. Exposition : elle tolère bien le plein soleil et l’ombre totale, mais préfère la mi-ombre et les endroits frais. En plein soleil, les arrosages doivent être plus fréquents. La rusticité est excellente : -20°C.
- Conseils de culture : L’Ortie dioïque n’est pas très exigeante une fois établie. Le seul point important reste l’arrosage : c’est une plante qui adore l’humidité. Elle a besoin d’un sol constamment frais, voire humide pour prospérer. Un bon paillage aide grandement à maintenir l’humidité du sol et à limiter l’arrosage, surtout en été. Une fois établie, elle peut supporter des périodes sèches mais moins bien qu’on le croit. Cueillez les feuilles au fur et à mesure de votre consommation. La plante peut être coupée régulièrement sans problème et repousse vigoureusement.
- Propagation : Une autre option, si vous avez un champ d’orties à proximité (ce qui est fort probable), consiste à simplement déterrer une motte au début du printemps, à la replanter dans un coin de votre terrain, et à choisir un endroit où vous la laisserez pousser librement. Souvent, cela se fait au fond du terrain, derrière le cabanon !
L’ortie comme plante hôte
L’ortie (Urtica dioica) joue un rôle crucial en tant qu’espèce-hôte pour une faune spécialisée, abritant une variété d’insectes, notamment de nombreux papillons, coléoptères tels que le charançon de l’ortie (Phyllobius urticae), et punaises.
En Europe de l’Ouest, elle est l’hôte incontournable d’une trentaine d’insectes, parmi lesquels figurent des papillons diurnes, des pollinisateurs essentiels souvent en déclin, tels que le Paon-du-jour (Aglais io), le Vulcain (Vanessa atalanta), la Carte géographique (Araschnia levana), et la Petite tortue (Aglais urticae). De plus, l’ortie accueille également des papillons de nuit, notamment la Pyrale de l’ortie (Eurrhypara hortulata).
Elle est également fréquentée, bien que de manière facultative, par des papillons tels que la Belle-Dame ou Vanesse des chardons (Vanessa cardui), qui, comme son nom l’indique, pond aussi sur les chardons, et le Robert-le-diable (Polygonia c-album), qui pond parfois aussi sur le houblon.
De nombreux papillons de nuit communs se nourrissent également de l’ortie. On peut citer la Noctuelle à museau (Hypena proboscidalis), aussi appelée l’Hypène proboscidale. Il y a aussi la plusie vert dorée (Diachrysia chrysitis) et des pyrales comme la Pyrale de l’ortie (Anania hortulata) et la Pyrale opaline (Pleuroptya ruralis).
Ces lépidoptères et d’autres insectes, comme le puceron de l’ortie, l’apion de l’ortie, et le Charançon de l’ortie (Phyllobius urticae), contribuent au contrôle naturel des populations d’ortie. De plus, divers ichneumonidés, en parasitant les insectes herbivores se nourrissant des orties, participent également à cet équilibre. Ils sont à leur tour une source de nourriture pour des oiseaux, reptiles, amphibiens et mammifères insectivores.
L’ortie une plante alimentaire mon cher Watson !
L’ortie est une plante comestible qui a été utilisée à des fins alimentaires depuis des siècles dans de nombreuses cultures à travers le monde. Voici quelques utilisations alimentaires courantes de l’ortie :
- Soupes et potages : Les feuilles d’ortie peuvent être utilisées pour préparer des soupes et des potages. Elles apportent une saveur légèrement herbacée et nutritive aux plats.
- Thés et infusions : Les feuilles d’ortie séchées peuvent être utilisées pour préparer des thés et des infusions. Ces boissons sont appréciées pour leurs propriétés nutritives, notamment leur teneur en vitamines et en minéraux.
- Plats d’accompagnement : Les feuilles d’ortie peuvent être cuites à la vapeur ou blanchies et utilisées comme un légume d’accompagnement. Elles peuvent être préparées de la même manière que les épinards.
- Pesto d’ortie : Les feuilles d’ortie peuvent être transformées en pesto en les mélangeant avec de l’ail, des noix, du parmesan, de l’huile d’olive et du citron. Ce pesto peut être utilisé pour assaisonner des pâtes, du riz, ou comme condiment.
- Tartes et quiches : Les feuilles d’ortie peuvent être intégrées à des tartes et à des quiches, ajoutant une saveur unique aux plats.
- Smoothies verts : Les feuilles d’ortie peuvent être ajoutées à des smoothies verts pour augmenter leur teneur en nutriments. Assurez-vous de bien les mixer pour éliminer les poils urticants.
- Chips d’ortie : Les feuilles d’ortie peuvent être frites ou cuites au four pour créer des chips d’ortie croustillantes et savoureuses.
Les divers usages de l’ortie
- Fibres textiles : Les fibres de l’ortie ont été utilisées depuis l’Antiquité pour fabriquer des textiles. Les vêtements en toile d’ortie étaient courants dans certaines régions du monde, en particulier en Europe, avant l’avènement du coton et d’autres textiles.
- Cordages et ficelles : Les fibres d’ortie étaient également tressées pour fabriquer des cordages, des ficelles et des filets de pêche résistants. Ces cordages étaient appréciés pour leur durabilité.
- Teinture : Les feuilles et les racines d’ortie ont été utilisées pour produire des teintures naturelles. Les teintures d’ortie pouvaient donner une gamme de couleurs, allant du vert au jaune et au brun, en fonction des procédés de teinture utilisés.
- Fabrication de papier : Les fibres d’ortie ont également été utilisées pour la fabrication de papier dans certaines cultures. Le papier d’ortie était parfois utilisé pour des documents importants.
- Matériau de construction : Dans certaines régions, les tiges d’ortie étaient utilisées comme matériau de construction, notamment pour la fabrication de toits en chaume et de murs tressés.
- Artisanat : Les orties étaient utilisées dans diverses formes d’artisanat, notamment la fabrication de paniers, de chapeaux et de sculptures.
- Purin? de plante : Le purin d’ortie, vous avez déjà entendu parler ? Un classique au potager
L’ortie est donc une plante merveilleuse pour les jardins et la santé. Ici, nous avons à peine effleuré les capacités de cette plante. Si vous souhaitez en savoir davantage, nous vous recommandons le livre "Les Secrets de l’Ortie", un excellent ouvrage de la superbe collection "Le Compagnon Végétal" publié chez Terran.
Les origines du nom savant de l’ortie
L’origine du nom botanique Urtica dioica peut être décomposée en fonction de ses composants latins :
- Urtica : Ce terme provient du latin "urere", qui signifie "brûler". Il fait référence aux poils urticants présents sur les feuilles et les tiges de nombreuses espèces du genre Urtica, y compris Urtica dioica. Ces poils peuvent provoquer une irritation de la peau ! tout le monde en a déjà fait l’expérience !
- Dioica : Le terme "dioica" vient du grec ancien "di," signifiant "deux," et "oikos," signifiant "maison" ou "habitat". Dans le contexte botanique, cela fait référence à la nature dioïque de la plante, ce qui signifie qu’elle a des individus distincts mâles et femelles.