Graines biologiques de Centaurée du Caucase

(Centaurea macrocephala)

La centaurée du Caucase, appelée souvent centaurée à grosse tête, est une de ces vivaces qui demandent peu et donnent beaucoup : une floraison abondante en été, un port robuste, une bonne résistance à la sécheresse et au froid… Elle est mellifère, on en fait des bouquets frais ou secs et elle est capable de s’accommoder des coins difficiles. On aime !

Description

Centaurea macrocephala est une grande vivace qui peut atteindre 1,2 à 1,7 m de hauteur et jusqu’à 50 cm de largeur. Elle développe une touffe de feuilles lancéolées d’un vert intense et couvertes de poils fins. Les tiges dressées portent en sommet un large capitule^? floral solitaire de 4 à 7,5 cm de diamètre. Les écailles (bractées) brun doré enveloppent les innombrables fleurons d’un superbe jaune. La floraison de la centaurée du Caucase s’étend de juillet à septembre.

Originaire du Transcaucasie, nord-est de la Turquie et nord-ouest de l’Iran, elle s’est naturalisée ponctuellement dans nombre de pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie tempérée. Dans la nature, elle privilégie les prairies subalpines, les lisières fraîches et les sols humides mais parfaitement drainés.

Comment cultiver la centaurée du Caucase

La centaurée du Caucase est une vivace rustique qui peut rester plus de dix ans en place.

• Comment et quand semer : Le semis de centaurée du Caucase se pratique au printemps, soit en godets sous abri ou derrière les carreaux, soit directement en place dès que le sol est ressuyé. Les graines doivent être semées à 5 mm de profondeur, juste recouvertes et maintenues humides. Température idéale de germination : 15-20 °C. La levée s’effectue en 2 à 4 semaines.

• Comment repiquer : Le repiquage de la centaurée du Caucase s’opère au stade 4-5 feuilles, généralement en mai. Manipuler délicatement les racines pivotantes. Arroser copieusement après plantation pour favoriser la reprise. Distance recommandée : 40 à 50 cm entre chaque plant. La plante peut se diviser à l’automne ou au printemps.

• Type de sol et exposition : Tolérante, Centaurea macrocephala affectionne les sols riches mais s’accommode d’argile, de sable ou de calcaire, pourvu qu’ils soient bien drainés. Elle supporte l’acidité comme l’alcalinité. Plein soleil de préférence, tolère la mi-ombre.

• Conseils de culture : Un paillage limite les arrosages et la concurrence des herbes folles. Utiliser du compost mûr ou du fumier bien décomposé comme amendement. Cette centaurée résiste naturellement à la sécheresse et au froid. Peu sensible aux ravageurs ; les seules maladies à surveiller sont les attaques de mildiou ou d’oïdium en conditions humides. Pour multiplier, diviser les touffes en début de printemps ou en automne.

La petite histoire de la centaurée du Caucase

Cette espèce est citée pour la première fois dans des flores du Caucase et d’Asie mineure au XIXe siècle. Elle fait son entrée dans les jardins botaniques européens vers 1805 grâce à des botanistes et voyageurs passionnés. Au fil du XIXe siècle, elle s’illustre dans les catalogues horticoles d’Angleterre, de France puis d’Allemagne pour sa robustesse, sa floribondité et son exotisme. En France, la « centaurée géante du Caucase » est mentionnée dans les catalogues Vilmorin dès 1856, en tant que plante ornementale d’exception. Elle connaît une certaine vogue dans les jardins anglais dits « wild gardens » à la fin du XIXe siècle, notamment pour ses vertus mellifères et sa longévité.

Des petites anecdotes venues du Caucase

Dans la région caucasienne, les centaurées sont traditionnellement associées à la fertilité des prairies alpines et leur floraison marque la période estivale des pâturages transhumants. En Azerbaïdjan, la floraison des grandes centaurées jaunes est attendue par les bergers comme le signal d’une herbe riche, propice à la production laitière.

Les capitules, robustes et globuleux, sont dits dans la tradition azerbaïdjanaise « protéger du mauvais œil » lorsqu’on place des bouquets secs dans la maison ou l’étable. Cette croyance, très répandue en Géorgie et dans l’est de la Turquie, associe la robustesse de la fleur à la vitalité des troupeaux et à la fertilité du foyer.

Dans le grand Caucase, la centaurée géante serait née, selon la légende, d’un éclair tombé sur les pâturages, symbolisant la force de la montagne et la fertilité. Les enfants étaient parfois coiffés de guirlandes de centaurées jaunes lors de fêtes pastorales estivales, censées leur apporter robustesse et chance.

Un proverbe turc dit : Sarı çiçek ne kadar parlak ise, hayvan o kadar kuvvetli olur.

« Plus jaune est la fleur de centaurée, plus robuste sera le troupeau. »

Origine étymologique

Le terme « centaurée » ferait écho à Chiron, centaure doté de grands pouvoirs médicinaux dans la mythologie grecque. « Macrocephala » combine le grec makros
(« grand ») et kephalē (« tête ») : littéralement « à grosse tête », une référence à ses inflorescences massives.