Les differents amendements

Le principe est simple : pour obtenir de bons légumes, de belles fleurs et des récoltes abondantes, votre sol de jardin doit être en bonne santé, avec une structure aérée, drainante et fertile. Ainsi, les plantes qui y pousseront seront en bonne santé, pourront se défendre efficacement contre les maladies et produire suffisamment pour remplir votre panier !

Cependant, parfois, la terre de notre potager est très argileuse, trop sableuse, compacte, ou pauvre en éléments nutritifs, etc ... Les amendements, c’est-à-dire les apports que nous allons lui faire, vont avoir différentes vertus : ils vont permettre de l’enrichir pour cultiver des plantes exigeantes ou de la structurer pour améliorer sa rétention d’eau, ce qui peut limiter les besoins en arrosage.

Il est important de comprendre que de belles récoltes, la résistance des plantes et le goût des légumes dépendent de la santé du sol.

Si votre jardin manque de magnésium, il se peut que vous aussi en soyez carencé. Ce n’est qu’un exemple, mais comprendre les sols peut devenir tout aussi passionnant que le jardinage lui-même... En tout cas, ici, les sols nous passionnent énormément !

Fumier de poule

Le fumier de poule est un amendement très riche. Il apporte de l’azote, du phosphore et du potassium. Il contient des plumes qui sont elles-mêmes riches en azote (11%) et de la fiente qui elle contient des oligo-éléments et des minéraux. Il faut faire attention à son utilisation car celui-ci est très riche, voire brûlant ! Il est judicieux de le faire composter au minimum 6 mois avec de la paille ou avec des déchets du jardin, de la sciure ou du broyat végétal.

• Utilisation du fumier de poule : on l’ajoute tel quel de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver en l’épandant en surface et en l’enfouissant de façon superficielle. Avec cette méthode, il ne faut pas dépasser 500 g par m². Si vous le faites composter avec des déchets verts, vous pouvez augmenter les dosages jusqu’à 1 kg par m².

• Précaution : comme vu précédemment, il faut y aller avec parcimonie car le fumier de poule est un fumier puissant. Cependant, il est important d’éviter de récupérer du fumier dans les élevages industriels car il contient énormément d’antibiotiques et autres joyeusetés qui risqueraient de nuire à la vie microbienne des sols.

Fumier de cheval

Le fumier de cheval est un très bon amendement pour les jardins. On dit qu’il est léger et chaud, c’est un fumier idéal pour les sols lourds. Il est riche en micro-organismes, en potasse et en azote. Ce fumier est composé des crottins et de paille.

• Utilisation du fumier de cheval : de l’automne à l’hiver, vous pouvez épandre le fumier directement au sol en le recouvrant d’une couche de paillage, de feuilles mortes ou d’autres déchets végétaux. Les micro-organismes et autres petits animaux vont le digérer et il s’incorporera directement à la couche superficielle du sol. Il est préconisé d’utiliser 1 kilo de fumier de cheval par m² au maximum.

• Précaution  : il est important que le fumier ait un peu composté, au moins 3 semaines, pour ne pas brûler le sol. Si les chevaux ont reçu des vermifuges, il est vraiment important de passer par cette phase de compostage afin d’éliminer ces produits qui risquent de bloquer la décomposition du fumier dans le sol.

Fumier de vache

Le fumier de vache est riche en humus. il convient à tout type de sol et particulièrement aux sols légers. Il est composé de bouse et de litière, souvent de la paille mais aussi du foin. Il est riche en azote, mais il est très équilibré en phosphore et en potassium. C’est un excellent amendement.

• Utilisation du fumier de vache : il est important que le fumier de vache ait composté pendant longtemps, plusieurs mois voire une année ! Le fumier de vache est épandu en automne ou en hiver sur le sol et recouvert d’une couche de paille. Les micro-organismes vont le digérer et avec les pluies hivernales, il finira par s’incorporer à la couche superficielle du sol. Il ne faut pas dépasser 1 kg de fumier bovin par m².

• Précaution : préférez utiliser le fumier de vache d’une exploitation en bio car les élevages conventionnels utilisent souvent des traitements chimiques pour soigner leurs vaches, et ces derniers se retrouvent fatalement dans les excréments. D’autant que dans un élevage conventionnel, la paille est souvent traitée avec des raccourcisseurs de tiges, ce qui inhibe la croissance des plantes.

Fumier de mouton

Le fumier de mouton est riche en potassium, azote, calcium et magnésium. Il contient également du phosphore. C’est un très bon fumier qui améliore la structure du sol. Il est recommandé pour les sols argileux et compactés. Il est aussi intéressant pour les sols sableux car il favorise la rétention d’humidité dans le sol. Il est composé de crottin, de paille ainsi que de déchets de la bergerie, un peu de foin.

• Comment utiliser le fumier de mouton : le fumier de mouton peut être composté, mais il peut aussi être épandu directement frais. Préférez l’épandage en paillis plutôt qu’enfoui. Appliquez-le de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver, surtout s’il est frais et non décomposé. Comptez environ 3 mois pour sa décomposition. Si le fumier de mouton est composté, vous pouvez être plus généreux et monter jusqu’à 2 kilos par m². En frais, comptez 500 g à 1 kilo par m².
  

• Précaution : évitez de récupérer le fumier dans des élevages trop intensifs car les bêtes y sont systématiquement traitées avec des produits chimiques. Cependant, il est possible de récupérer du fumier de mouton chez des petits éleveurs qui ne sont pas forcément labellisés en bio et qui ne soignent pas forcément leurs brebis avec une armada de produits chimiques. Le mieux est d’en discuter directement avec les éleveurs. Si toutefois vous n’avez pas le choix de prendre du fumier chez un éleveur qui utilise ce genre de traitements, veillez à bien faire composter votre fumier avant de l’épandre, car la chaleur produite lors du compostage éliminera pas mal de produits, notamment les vermifuges.

• À noter : le fumier de chèvre possède à peu près les mêmes avantages et la même composition que celui des brebis, avec l’avantage que les chèvres sont des animaux “plus robustes” et recevront certainement moins de traitements ; antibiotiques, vermifuges, etc...

Le guano

• Guano d’oiseaux marins : ce guano provient de l’accumulation et du vieillissement naturel des fientes d’oiseaux marins. Il est très riche en azote et en phosphore car ces oiseaux consomment beaucoup de poissons qui eux-mêmes sont très riches en phosphore ! Il contient de nombreux oligo-éléments. C’est un genre d’engrais boost qui va procurer une pousse rapide et un coup de fouet !

• Utilisation du guano d’oiseaux marins : cet amendement doit être utilisé avec parcimonie. Il est épandu au printemps et au pied des cultures qui demandent beaucoup d’azote. Il peut aussi être utilisé très légèrement lors des semis en pleine terre. Ce guano va procurer une végétation luxuriante et profiter aux légumes feuilles. Il n’est pas nécessaire de faire composter le guano d’oiseaux marins, il est utilisé directement en poudre. Il ne faut pas dépasser la quantité d’une poignée par m². Il est important de ne pas faire d’amas de poudre, car celle-ci est brûlante. Cet amendement va s’incorporer dans le sol avec les pluies ou les arrosages et sera directement utilisé par les plantes.

• Précaution d’utilisation : même s’il s’agit d’un apport naturel, cet amendement va seulement nourrir la plante car il est directement assimilable par celle-ci. Il ne va pas à proprement dire améliorer vos sols. C’est un engrais qui s’apparente plus à un engrais chimique par son action. Il est important de comprendre ce phénomène car s’il aide les plantes à faire un beau feuillage et une grande croissance, un excès peut rendre la plante plus sensible aux maladies et aux ravageurs du potager... tout comme dans les cultures conventionnelles !

• Controverse sur l’utilisation du guano marin : si l’utilisation du guano marin semble être intéressante en tant que solution biologique, la récolte de ce guano n’est pas sans poser de problèmes. Effectivement, le guano est récupéré dans des zones sauvages, où il participe à un écosystème. Ces coins sont souvent des lieux de nidification pour certaines espèces d’oiseaux et sont un habitat pour toute une faune et une flore. L’extraction du guano perturbe et détruit les écosystèmes.Voici un bon article de presse qui parle de l’histoire sombre du guano

• Guano de chauve-souris : tout comme le guano d’oiseaux marins, c’est un engrais puissant et brûlant. Il possède à peu près les mêmes vertus que le guano d’oiseaux marins et se dose au jardin de la même façon. Il soulève les mêmes problématiques que le guano d’oiseaux, tant au niveau de la culture qu’au niveau de son exploitation. Certes, il est d’origine naturelle, mais son extraction est destructrice des milieux naturels.

Le fumier humain

Le fumier humain est le fruit des toilettes sèches, également appelé « compost humain ». C’est un engrais organique produit à partir des excréments humains et de matières organiques telles que la paille ou la sciure de bois. Son utilisation dans l’agriculture et le jardinage remonte à des milliers d’années. Le fumier humain est riche en éléments nutritifs essentiels tels que l’azote, le phosphore et le potassium, ainsi qu’en micronutriments. Il est important de laisser composter le fumier humain pendant 3 à 5 mois après l’avoir sorti des toilettes sèches.

• Utilisation du fumier humain au potager : lors de son utilisation, le fumier humain doit sentir le terreau. Il est épandu sur le sol en hiver et couvert de paille. Au printemps, il sera enseveli partiellement avec une binette. On compte environ 1kg par m2

• Précautions d’emploi  : évitez d’utiliser du compost humain qui aurait reçu des selles de personnes prenant un traitement médicamenteux. Les antibiotiques notamment sont des molécules qui empêchent la vie microbienne.

Compost de maison

Il ne s’agit pas ici de faire composter votre maison, mais les déchets organiques de votre cuisine ! Car le compostage de maison pourrait poser des problèmes liés à la décomposition de certains matériaux ! Plus sérieusement... Le compost domestique est équilibré en matières vertes et brunes. Il est un très bon apport pour le potager, sa composition varie grandement selon votre alimentation. Vous pouvez lire cet excellent article sur la fabrication d’un bon compost.

• Utilisation du compost domestique : l’épandage se fait de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver. Il est préférable de le disperser sur le sol et de le recouvrir d’un paillage. Les micro-organismes et toutes les petites bêtes vont le digérer pendant l’hiver et au printemps, lors de l’implantation de vos cultures, vous pourrez l’enfouir superficiellement afin qu’il nourrisse votre sol et vos plantes. Le dosage est d’environ 1 à 2 kilos par mètre carré.
  

• Précaution : assurez-vous que votre compost est bien décomposé avant de l’épandre. Normalement, c’est un amendement stable qui ne risque pas de provoquer de brûlures à vos plantes.

Compost de feuillage

Le compost de feuilles est un très bon amendement, il peut être comparé à un humus de forêt. Sa composition peut varier selon les essences récoltées. Au potager, il va offrir une structure meuble à vos sols et une meilleure rétention d’humidité. C’est un amendement à utiliser sans modération.

• Méthode de fabrication : il vous faut récupérer une très grande quantité de feuilles d’arbres, d’essences différentes si possible. Certaines essences se décomposent rapidement : bouleau, sureau, frêne, etc ... et d’autres mettront beaucoup plus de temps : châtaignier, chêne, aiguille de pin etc ... Faites un tas dans un coin frais du jardin en alternant les essences qui se décomposent rapidement et celles qui se décomposent lentement. Si entre les couches vous pouvez rajouter de la matière verte (comme des tontes de gazon ou d’autres déchets végétaux frais), faites-le, cela accélérera le processus de compostage. Une fois votre tas réalisé, vous pouvez l’arroser si la pluie n’est pas au rendez-vous afin de lancer le processus de décomposition. Vous pouvez de temps en temps l’arroser avec du purin^? d’ortie ou du purin de plante, cette opération peut significativement accélérer le processus. Un bon compostage de feuilles est long et peut prendre entre un à deux ans avant d’être utilisable.

• Utilisation du compost de feuilles au jardin : le compost de feuillage s’épand de l’automne au printemps. Il est disposé sur la terre et on le recouvre d’un bon paillage. Il peut être incorporé rapidement au sol par un binage léger. Il n’y a pas de risque de surdosage, vous pouvez allègrement ajouter jusqu’à 5 kilos de compost de feuilles par mètre carré.

Compost de tonte de gazon :

Le compost de tonte de gazon est riche en azote. Si vous avez des tontes de gazon, préférez les mélanger avec des matières brunes (feuillage d’arbres, carton sans encre ni scotch, paille, sciure fine) afin d’avoir un compost plus varié. Enfin, c’est notre avis !

• Utilisation du compost de gazon : le compost de gazon est épandu sur le sol de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver. N’hésitez pas à le mélanger à du paillage, il sera enfoui légèrement au printemps avec la couche superficielle du sol. On compte environ 1 kg par mètre carré.

Lombricompost

Le lombricompost est un amendement riche en nutriments et micro-organismes. Il est parfois appelé vermicompost, c’est un substrat fabriqué grâce aux vers de terre et aux micro-organismes.
Il est très bon pour les sols, il améliore très bien leur structure et leur permet d’avoir une meilleure capacité à retenir l’eau. C’est un substrat sombre, doux et odorant, riche en azote, phosphore et potassium.

• Utilisation du lombricompost : le lombricompost peut être utilisé durant toute l’année. En automne et en hiver, il sera épandu directement sur le sol et sera incorporé au printemps avant les plantations. Le reste de la saison, il peut être épandu sous le paillage et continuera à enrichir le sol et nourrir les plantes. On compte environ 0,5 à 1 kg par mètre carré.

Terre de bruyère

La terre de bruyère est un amendement qui va permettre d’acidifier vos sols. Elle aide à maintenir un pH bas et convient aux plantes qui préfèrent un environnement acide comme les rhododendrons, les camélias, les azalées, les hortensias, etc ... La terre de bruyère est originaire des sous-bois, sur un sol sableux, au pied des conifères ou dans les landes à bruyères. Elle est créée principalement par la décomposition des bruyères, une matière organique pauvre en nutriments. Elle possède aussi la faculté de retenir considérablement l’eau dans les sols.

• Utilisation de la terre de bruyère : La terre de bruyère est utilisée spécifiquement pour la culture de plantes acidophiles. Elle est incorporée directement dans le sol en automne ou en hiver. Il faut la mélanger directement à la terre assez profondément, c’est un apport que l’on fait généralement à une zone du jardin. Cette opération n’est réalisée qu’une fois et acidifiera le sol de façon durable pour de nombreuses années. On ajoute de la terre de bruyère à hauteur de 30% avec 70% de terre du jardin.
  

Algues marines

Les algues marines peuvent être un bon amendement au jardin, elles sont riches en oligo-éléments et favorisent la croissance des plantes du jardin. Les algues permettent d’améliorer la qualité des sols et permettent une meilleure rétention de l’humidité. C’est aussi un répulsif naturel pour certains ravageurs du jardin.

• Comment récolter des algues : la récolte des algues se fait à marée basse ou après une tempête. Il faut récolter les algues sans les arracher. On distingue trois principales familles d’algues, les rhodophycées (algues rouges), les chlorophycées (les vertes) et les phéophycées (les algues brunes). Toutes ces algues peuvent être utilisées pour améliorer les sols de vos jardins. Une fois récoltées, il faut les rincer afin de les dessaler. Dans certaines régions, il faut demander des autorisations de récolte. L’idéal est de se renseigner à la mairie du village.

• Comment utiliser les algues au jardin : les algues sont épandues en automne et en hiver sur les sols, et font office de paillage par la même occasion ! Elles seront légèrement enfouies au printemps. On compte généralement 3 à 4 kg d’algues fraîches par mètre carré, ou 1 kg par mètre carré si elles sont sèches. Les algues peuvent aussi servir de paillage tout au long de la saison, elles finiront par se décomposer et viendront enrichir lentement votre sol.

La chaux

La chaux est un produit minéral alcalin (basique) issu de la transformation chimique du calcaire sous l’effet de la chaleur (à plus de 900°C). Elle se présente sous deux formes principales :

• La chaux vive (oxyde de calcium) réagit violemment avec l’eau et est très agressive. Elle est utilisée pour augmenter le pH des sols acides.
• La chaux éteinte (hydroxyde de calcium) est moins caustique, elle est utilisée pour les mêmes raisons que la chaux vive, mais avec moins d’agressivité. La chaux permet d’augmenter le pH des sols acides. Cela favorise le développement de la vie microbienne et la formation d’humus.

• Utilisation au potager : les apports de chaux au potager se font en hiver. Il est important de ne pas surdoser la chaux. Il peut être nécessaire de faire une analyse du sol afin de doser la chaux au mieux (un simple test de pH sur bandelette est suffisant). La chaux est saupoudrée au sol et directement ensevelie. On utilise environ 50 à 200 g/m² selon l’acidité du sol. Elle peut être apportée tous les 3 à 5 ans.

• Précaution : la chaux peut vous brûler la peau, surtout la chaux vive, alors faites attention, portez des gants et ne faites pas ça un jour de vent... histoire de ne pas en recevoir dans les yeux !

Argile

L’argile est un précieux allié au jardin dans les régions où les sols sont sableux ou pauvres en argile. Dans notre coin des Cévennes, il y a peu d’argile dans les sols, l’ajout d’argile a vraiment été significatif dans la structure de ces derniers ! Il existe plusieurs types d’argiles dont certaines que l’on retrouve dans le commerce :

• l’argile blanche (kaolinite) permet de relever le pH des sols acides. En sol sableux, un compost d’argile blanche retient l’eau, fixe les particules et absorbe les nutriments.
• l’argile bentonite est riche en montmorillonite, elle peut gonfler et multiplier son volume par 20 en milieu humide. Elle fixe l’humus et les particules minérales, tout en retenant l’eau.

Mais il est tout à fait possible de récupérer de l’argile rouge, verte ou autre dans une région argileuse.

• Comment utiliser l’argile au jardin : l’apport d’argile se fait à l’automne ou au printemps, lorsque il est possible de gratter les sols. Il est simple d’épandre de l’argile du commerce car elle est poudreuse et en sac ! Pour l’argile en vrac et compacté, il faut essayer de la faire sécher et de la réduire le plus possible en fins granulats. Pour améliorer la structure d’un sol sableux, on peut épandre jusqu’à 2 kg d’argile bentonite ou autre type d’argile par m². Pour l’argile blanche (kaolinite), il faut compter entre 100g et 200g par m².
  

Sable

Le sable peut devenir un élément important dans la structure des sols lourds ou argileux. De façon simple, il permet de rendre plus drainant un sol. Un sable calcaire peut aussi ajouter du calcaire à un sol pauvre en calcaire !

• Utilisation du sable  : le sable est ajouté aux sols durant la période hivernale, lorsqu’il est possible de travailler la totalité ou une grande partie du potager. Il faut donc le saupoudrer de façon égale sur la totalité de la surface du jardin et ensuite procéder à un petit travail du sol afin de l’enfouir. La quantité de sable utilisée dépend grandement de la teneur en argile de vos sols ! Mais on peut dire que 3 à 5 kg de sable par mètre carré est déjà significatif. Cet amendement n’est nécessaire qu’une fois dans votre vie... ou deux si la première fois cela n’a pas suffi et que vous voulez rendre vos sols encore plus drainants.

• Précaution d’emploi : il faut faire attention à ne pas échapper son sandwich dans le sable lors de l’opération car vous risqueriez de vous rayer les dents !

Gypse

Le gypse, également connu sous le nom de sulfate de calcium, est un amendement précieux pour le jardin. Le gypse est un minéral naturel composé de sulfate de calcium (CaSO₄·2H₂O). Il provient généralement de gisements de roches sédimentaires riches en gypse. Il est commercialisé en sac de poudre. Il s’agit d’un amendement qui va apporter du calcaire et un peu de soufre à votre sol. Le gypse favorise l’aération et l’infiltration de l’eau. Il diminue l’érosion du sol et le lessivage des éléments nutritifs.

• Utilisation au Jardin : vous pouvez l’utiliser à tout moment de l’année, mais il est préférable de l’appliquer à l’automne ou au printemps. On disperse la poudre de façon uniforme sur le sol et il suffit de griffer pour mélanger le gypse à la terre. On utilise environ 100 à 150 g/m² , 200 g/m² dans les sols argileux.

La Marne

La marne est un amendement minéral utilisé au jardin pour améliorer la qualité du sol. Les anciens parlaient de marner un jardin ou un champ, cette pratique consiste à ramener de la marne sous forme de blocs et de les laisser "fondre" et se décomposer dans les sols. La marne est une roche sédimentaire composée de calcaire et d’argile. Elle provient de la décomposition de roches calcaires au fil du temps. La marne aide à l’amélioration de la structure du sol. Elle favorise l’aération et la stabilité du sol. Elle est un bon apport de calcium et de magnésium et elle permet aussi de réduire l’acidité des sols.

• Utilisation de la marne au potager : certaines coopératives agricoles ou magasins de jardinage proposent des sacs remplis de marne en poudre, ce qui est bien pratique. Sinon, il est possible lors d’un voyage dans le département de la Marne justement, de remplir son coffre avec de la marne ramassée au sol, dans ce cas, il vous faudra la concasser. La marne s’ajoute au sol lors du travail du sol, on compte environ 100 à 200 g de marne par m².

Cendre de bois

La cendre de bois est un élément facile à récupérer, qui possède de nombreuses propriétés bénéfiques pour les jardins. Elle est constituée de calcium, potassium, silice, magnésium, phosphore et d’autres éléments minéraux. Cependant, sa composition varie en fonction des essences de bois brûlé. Les cendres de bois dur, chêne, hêtre, sont plus riches en minéraux, tandis que les cendres de bois résineux pin, sapin, contiennent moins de minéraux.

• Utilisation de la cendre au potager : la cendre peut être utilisée tout au long de l’année. Il faut la saupoudrer avec parcimonie sur la surface du sol. Ainsi, les pluies et les arrosages la dilueront dans le sol. Attention, n’en mettez pas plus de 150 g par m².

• Précaution : évitez d’en utiliser trop, au risque de brûler vos plantes et de perturber la vie du sol, car la cendre est très basique (pH élevé). Si vous avez brûlé des planches, veillez à tamiser la cendre pour éviter de retrouver des clous rouillés dans le sol ! De plus, il est important de ne pas utiliser de cendres provenant de feux ayant brûlé des palettes ou d’autres bois traités, car la peinture, le vernis ou d’autres traitements du bois contiennent des métaux lourds toxiques pour le sol, les légumes et vous-même.

Maërl ou lithothamne

Le maërl est un amendement marin riche en minéraux, produit par des algues corallinacées. Il se forme le long des côtes de Bretagne et en Méditerranée. Sa composition est très riche en calcium, magnésium, fer et oligo-éléments bioassimilables. Le maërl est utilisé pour son apport en calcaire et autres éléments, mais il sert aussi à stabiliser le pH de la terre du jardin.

• Utilisation au potager : le maërl ou lithothamne se trouve dans le commerce sous forme de sac rempli d’amas calcaire, de petits coquillages et de sable. On l’utilise tel quel en le saupoudrant sur les sols avant la mise en culture, puis on le gratte légèrement pour l’enfouir. La quantité recommandée est entre 100 g et 150 g par m².

• Controverse sur le maërl : bien que cet amendement soit très bénéfique pour les jardins et écologique, son extraction pose question. Le maërl ou lithothamne se trouve près des côtes et forme des agrégats dans les fonds marins. Pour le récolter, les exploitants ne font pas dans la dentelle ! Ils raclent les fond marins et récupèrent à peu près tout ce qu’il y a dessus, dedans et autour ! Bien qu’il y ait un tampon bio sur le sac, l’extraction du maërl est un vrai problème écologique.Voici un article intéressant sur le sujet

Pour conclure

Nous avons fait ici le tour des amendements les plus courants et les plus simples d’accès, et nous aurions pu aborder plein d’autres solutions. Je pense notamment au plâtre, qui est un matériau calcaire intéressant et qui est un déchet qui finira de toute façon enfoui quelque part. Vers chez nous, il y a un atelier de pressage de pommes pour le jus, et nous lorgnons la benne remplie de marc de pomme. Nous ne connaissons pas les apports exacts que cette matière représente, mais il est sûr qu’une fois compostée pendant un an, le compost de pomme est bénéfique pour les jardins.

C’est pour cela que tout n’a pas été abordé, car on peut trouver dans sa région des déchets végétaux à récupérer. Dans les vignes, il doit sûrement y avoir du marc de raisin qu’il doit être possible de récupérer à la sortie de la coopérative ? Le lisier de cochon ne doit pas être trop mal non plus. Enfin, on peut comprendre que tout ce qui est d’origine organique peut se composter. Cela peut prendre plus ou moins de temps mais sera toujours bénéfique pour les sols.

Nous n’avons pas abordé le BRF qui est un excellent substrat et qui fera sans doute l’objet d’un article prochainement.

Nous avons omis de parler de nombreux engrais bio tels que la corne de boeuf broyée ou le sang séché, mais rien que leurs noms font froid dans le dos et en disent long sur leurs processus de fabrication... Il existe toute sorte de sous-produits issus de l’industrie ou de l’agro-industrie qui peuvent entrer dans la composition de divers amendements biologiques, tout comme le lithothamne ou le guano. Ces produits sont plutôt bons pour le potager, mais, de notre point de vue, ils ne sont pas très vertueux pour l’environnement en général.