Physalis : Les risques d’hybridation

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Les physalis peuvent-ils se croiser ? Puis-je cultiver un coqueret du Pérou à coté d’un tomatillo. Et puis tout ces noms latins... On y comprend rien !
Voici un article pour éclaircir le mystère des physalis.

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Le genre Physalis regroupe une variété de plantes fascinantes qui produisent souvent des fruits enveloppés dans une sorte de vessie protectrice. Ces petites baies sont appréciées pour leur goût sucré et légèrement acidulé, ainsi que pour leur aspect ornemental. Cependant, pour pouvoir récolter leurs graines, il est essentiel de savoir les identifier. Voici une liste des principaux physalis cultivés au potager :

Physalis peruviana

Nom commun : Coqueret du Pérou

Nom Latin : Physalis peruviana

Origine : Originaire d’Amérique du Sud, principalement du Pérou, l’aguaymanto (son nom en espagnol) est cultivé depuis l’époque pré-inca.

Histoire : Les fruits de cette espèce ont été cultivés et consommés depuis des siècles par les peuples indigènes d’Amérique du Sud. Ils étaient considérés comme sacrés et utilisés dans la médecine traditionnelle.

Description :La Physalis peruviana, une plante aux caractéristiques singulières, présente une amplitude de tailles allant de 50 centimètres à deux mètres. Ses tiges affichent une texture douce au toucher, tandis que ses feuilles, légèrement veloutées, peuvent s’étirer jusqu’à une longueur de 15 centimètres. Naturellement pérenne dans les régions tropicales ou subtropicales, elle est élevée comme plante annuelle dans nos climats, nécessitant ainsi une saison de croissance prolongée. Dans des conditions favorables, ces plantes peuvent produire jusqu’à 300 fruits remarquables, teintés d’un jaune-orange, et enveloppés d’une membrane protectrice. À maturité, leurs enveloppes prennent une teinte brune, provoquant la chute des fruits au sol. Ils se distinguent légèrement par leur taille par rapport aux fruits de la Physalis pubescens.

Quelques Variétés : Il existe de nombreuses variétés , notamment la variété "Inca Berry", "Cape Gooseberry."

Physalis philadelphica

Physalis philadephica ou "Tomatillo" — **Physalis philadephica**

Appelé "Tomatillo" ou "Tomatille"

Nom commun : Tomatillo

Nom Latin : Physalis philadelphica / Physalis ixocarpa

Origine : Le Physalis philadelphica est originaire du Mexique.

Histoire : Il a été cultivé par les Aztèques avant l’arrivée des Européens en Amérique. Certains chercheurs considèrent que Physalis ixocarpa ne serait que la forme domestiquée de Physalis philadelphica

Description :Le Physalis philadelphica est une plante annuelle qui peut atteindre une hauteur allant de 1,50 à 2 mètres. Sa tige, légèrement anguleuse et ramifiée, se distingue par son aspect creux. Contrairement à d’autres variétés de physalis, le Physalis philadelphica est caractérisé par une pubescence très réduite, c’est-à-dire qu’il est peu poilu.

Les feuilles du Physalis philadelphica présentent une forme ovale allongée et dégagent une odeur rappelant celle du poivron.

Le fruit est enveloppé dans une membrane verte ressemblant à du papier. À mesure que le fruit mûrit, il remplit cette enveloppe, la faisant évoluer du vert au violet, puis au brun. Les couleurs des fruits peuvent varier entre le jaune, le rouge et le vert, bien que la teinte violette soit la plus courante. Les fruits peuvent atteindre un diamètre impressionnant allant jusqu’à 10 centimètres. Ils atteignent leur maturité environ deux mois après la pollinisation.
L’odeur distinctive du fruit est souvent décrite comme rappelant "le fromage bien fait". À maturité, le fruit a tendance à coller aux doigts en raison d’une fine pellicule visqueuse translucide qui lui a valu son ancien nom, "ixocarpa", signifiant "fruit visqueux" en grec.

Noms de Variétés : Il existe différentes variétés de tomatillos, notamment "Purple de Milpa," "Verde," "Toma Verde" "Tomatillo Pourpre" "Queen of Malinalco"

Physalis pubescens

Nom commun : cerise de terre

Nom Latin : Physalis pubescens

Origine : Originaire d’Amérique du Sud, le physalis pubescent est cultivé dans de nombreuses régions du monde.

Histoire : Il était connu des Incas et des Aztèques, et il a été introduit en Europe au 18e siècle.

Description : Le Physalis pubescens, une plante annuelle, arbore des fruits enveloppés dans une fine couche protectrice de couleur jaune-orange. Cette plante au port rampant ne s’élève qu’à 30 centimètres de hauteur, mais peut s’étendre sur presque un mètre de largeur. À maturité, les enveloppes des fruits prennent une nuance de bronze clair, provoquant leur chute vers le sol. Il n’est pas rare que ces fruits se détachent avant d’atteindre leur pleine maturité. Chaque plante est capable de produire au moins un demi-kilogramme de fruits, et lorsque correctement stockés dans un environnement sec, ces fruits peuvent être conservés dans leur enveloppe tout au long de l’hiver.

Noms de Variétés : Les variétés incluent "Poha," "Pineapple Ground Cherry," et "Inca Berry." "Goldies"

Physalis alkekengi

Nom commun : lanterne chinoise

Nom Latin : Physalis alkekengi / Physalis franchetii

Origine : L’espèce est originaire d’Asie, notamment de Chine et du Japon.

Description : Le Physalis alkekengi se distingue par ses fruits enveloppés dans une délicate enveloppe de couleur rouge vif. Cette plante vivace, au port érigé, atteint généralement une hauteur d’environ 60 à 90 centimètres, tout en formant une touffe dense au sol. À maturité, les enveloppes des fruits, qui ont une apparence semblable à du papier, prennent une teinte rouge-orange éclatante, créant un contraste saisissant avec le feuillage vert.

Il est courant que ces fruits se détachent de la plante avant d’atteindre leur pleine maturité, tombant au sol pour révéler leurs graines lumineuses à l’intérieur. Chaque plante est capable de produire une quantité significative de ces fruits emballés dans leurs enveloppes caractéristiques. Lorsqu’ils sont récoltés et correctement stockés dans un endroit sec, les fruits du Physalis alkekengi peuvent être conservés tout au long de la saison hivernale.

Histoire : La lanterne chinoise est cultivée depuis des siècles en Asie et est souvent utilisée à des fins décoratives.

Risques d’hybridation : Les risques d’hybridation interspécifique avec d’autres physalis sont généralement faibles car cette espèce est principalement autogame.

Type de Pollinisation : La lanterne chinoise est principalement autogame.

Physalis pruinosa

Nom commun : cerise de terre ou groseille du Cap

Nom Latin : Physalis pruinosa

Origine : Originaire d’Amérique du Nord.

Description : Le Physalis pruinosa, une plante rustique à la croissance rapide, est réputé pour ses buissons qui s’étalent en étoile, ne dépassant pas trente centimètres de hauteur à la fin de la saison, tout en couvrant un espace d’un mètre de diamètre. Pour prévenir le pourrissement des fruits qui tombent au sol, le paillage du pied de la plante est vivement recommandé.
Les fruits du Physalis pruinosa poussent à l’intérieur d’une enveloppe en forme de lanterne, ayant une texture similaire à du papier d’une teinte allant de l’orange vif au rouge orangé. Cette plante présente une particularité, elle offre une production de fruits très précoce et abondante. Les fruits, qui rappellent à la fois le goût de la tomate et des agrumes, sont de taille plus modeste que ceux de la Physalis peruviana. À maturité, ils tombent naturellement au sol, mais il est recommandé d’attendre quelques semaines pour que leur saveur s’affirme et que les substances amères disparaissent complètement. Le Physalis pruinosa se distingue par sa capacité à produire en abondance, généralement dans les deux mois suivant la plantation.

Les risques d’hybridation entre les différent physalis

Les Physalis peruviana, Physalis pubescens et Physalis pruinosa présentent des fleurs auto-fécondes. Cette caractéristique, appelée autogamie préférentielle, leur permet d’assurer une descendance fiable. Cependant, il est important de noter que des hybridations entre différentes variétés, voire entre espèces distinctes, peuvent survenir.

Dans le contexte des physalis, la classification botanique reste sujette à des incertitudes, tant au niveau des espèces que des variétés. Par conséquent, il est vivement recommandé d’adopter des mesures de préservation de la pureté variétale. Une isolation minimale d’au moins une centaine de mètres entre les différentes variétés ou espèces est préconisée. Une autre approche consiste à cultiver ces variétés ou espèces distinctes sous des cages voilées, garantissant ainsi leur séparation et leur préservation.

En ce qui concerne le Physalis alkekengi, il n’y a pas de risque de croisement interspécifique.

En ce qui concerne Physalis philadelphica, ses fleurs sont auto-stériles. Il est donc nécessaire d’avoir plusieurs portes-graines dans le jardin pour une bonne fructification. Cela signifie également que les pollinisateurs doivent passer par là. Pour obtenir des semences non hybridées, il est donc nécessaire d’isoler chaque variété d’au moins 100 mètres et d’avoir plusieurs portes-graines (au moins six).

Comment récolter les graines de physalis

Extraction de graines de physalis — **extraire les graines de physalis**

Pour récupérer les graines de physalis, il faut respecter quelques consignes, les voici :

Sélection et récolte des fruits :

Il faut choisir des fruits bien mûrs provenant de pieds en bonne santé. La sélection des fruits se fait en fonction des critères de la variété choisie, mais il est essentiel de toujours opter pour des fruits sains, exempts de maladies. Privilégiez les fruits en début de saison, car ils bénéficient des meilleures conditions de croissance.

Précautions pour assurer la pureté variétale :

Cultivez au minimum six portes-graines, de préférence une douzaine. Si vous envisagez de cultiver plusieurs variétés qui pourraient s’hybrider, veillez à respecter une distance d’isolement d’au moins 100 mètres, en tenant compte des couloirs de vent qui peuvent réduire considérablement cette distance. L’utilisation de voiles peut également être une solution.

L’extraction des semences :

Une fois les physalis récoltés, immergez-les dans de l’eau froide dans un récipient à bords hauts. Utilisez un mixeur de cuisine dont vous avez émoussé les lames (il faut les désaiguiser). Broyez les fruits dans l’eau. Les graines viables tomberont au fond du récipient. Laissez décanter pendant 5 minutes, puis écumez la pulpe et la chair des fruits. Passez les graines dans une écumoire à maille fine et pressez-les pour extraire le maximum d’eau.

Le séchage des graines :

Les graines de physalis sont ensuite déposées sur une surface lisse, comme une assiette ou un tamis. Les semences doivent être immédiatement mises à sécher dans un endroit sec et bien ventilé. Évitez absolument de les placer près d’un radiateur ou d’une source de chaleur, car cela pourrait altérer leur qualité.

Le stockage des semences :

Une fois bien sèches, les graines doivent être conservées dans un lieu sec, frais, à l’abri de la lumière directe, de la chaleur et des rongeurs.

Assurez-vous de ne pas stocker les graines dans des boîtes en bois aggloméré, car ce type de bois est souvent fabriqué avec de la colle contenant des substances qui pourraient stériliser les graines.