Multiplier les plantes par division de touffe

Multiplier les plantes par division de touffe

• Pourquoi diviser une touffe ? : Diviser une touffe permet d’abord de rajeunir les plantes vieillissantes. Avec le temps, le cœur des touffes s’épuise et la plante fleurit moins abondamment. En divisant tous les trois à cinq ans, vous stimulez la formation de nouvelles racines et de nouvelles pousses vigoureuses. Chaque section devient ensuite capable de produire bien plus de fleurs que la plante mère initiale. Diviser une touffe permet également de contrôler son expansion pour éviter qu’elle n’étouffe les plantes voisines. Enfin, c’est une excellente façon de multiplier vos plantes gratuitement et de les partager avec vos amis.

  

• Quelles plantes conviennent à la division ? : Les vivaces à système racinaire étendu en réseau se divisent très bien : marguerite, nepeta, achillée, etc... Les graminées comme le miscanthus, la stipa, la molinie et les bambous se prêtent parfaitement à cette technique. Les rosiers anciens qui poussent en touffe peuvent aussi se multiplier par division des surgeons. Les plantes aromatiques telles que l’origan, la ciboulette, la menthe et les légumes perpétuels comme l’oseille et le raifort se divisent excellemment. Les arbustes formant des touffes à floraison printanière comme le cornouiller ou la corète du Japon peuvent également se multiplier par division. à la fin de cet article nous vous mettrons la plus grande liste possible !

  

• Quand diviser : Le moment idéal pour diviser se situe juste avant que la plante ne recommence son cycle de croissance. Au printemps, quand la plante démarre tout juste sa végétation, ou à l’automne, pour que les nouveaux plants s’enracinent avant les grands froids. Évitez absolument le moment la pleine végétation et de la floraison. Ne divisez que des plantes solidement établies depuis au moins trois ans. Ne procédez à la division que sur sol humide pour faciliter l’arrachage et minimiser les dégâts. Si le sol est sec faite un bon arrosage "large" la veille.

  

• Technique de base pour les touffes à racines fines : Soulevez délicatement la touffe à l’aide d’une fourche-bêche en veillant à ne pas la briser. Secouez légèrement la motte pour dégager une partie de la terre. Découpez à l’aide d’un couteau bien affûté ou d’une bêche bien propre les plus belles pousses, c’est-à-dire celles de la périphérie qui sont toujours les plus vigoureuses. Faites plusieurs morceaux d’environ 10 × 10 cm selon l’espèce. Chaque éclat doit absolument contenir à la fois des racines viables et au moins deux ou trois bourgeons ou une petite touffe de feuillage. Raccourcissez légèrement les feuilles au tiers de leur hauteur pour réduire l’évaporation. Replantez immédiatement en ajoutant une poignée de compost bien mûr par pied. Enterrez jusqu’au collet (le point de jonction entre les racines et la tige). Tassez bien le sol avec les doigts et arrosez généreusement.

  

• Technique pour les touffes à racines épaisses : Pour les plantes ayant des racines plus épaisses ou ligneuses, utilisez deux fourches-bêches. Plantez-les dos à dos au centre de la touffe et tirez progressivement pour écarter les sections. Cette méthode est plus douce que de forcer avec un outil tranchant. Une fois la touffe ouverte, divisez avec une bêche bien affûtée en sections régulières. Chaque section doit contenir racines et bourgeons. Nettoyez votre lame entre chaque coupe pour éviter la transmission de maladies.

• Division des rhizomes : Les rhizomes sont des tiges souterraines horizontales qui se rencontrent chez les iris, les fougères, les hémérocalles ou les massettes. Après avoir déterré la motte, dégagez la terre pour voir clairement les rhizomes. Les rhizomes les plus récents et les plus vigoureux se trouvent en périphérie. Coupez-les en tronçons nets avec un couteau tranchant. Chaque tronçon doit obligatoirement posséder au minimum un bourgeon et des racines. Pour les gros rhizomes type iris, séparez simplement les individus les uns des autres. Pour les rhizomes plus longs et fins comme ceux de la menthe ou du muguet, prélevez des tronçons d’environ 15 cm. Enterrez les rhizomes à environ 10 cm de profondeur. Arrosez et attendez l’apparition des nouvelles tiges.

  

• Division des tubercules : Les tubercules sont des racines renflées contenant les réserves de la plante. On les rencontre chez les dahlias, les bégonias tubéreux, les cyclamens ou les topinambours. Cette division se pratique en fin de période de repos, souvent en fin d’hiver, quand les tubercules commencent à émettre des bourgeons. Déterrez délicatement la motte et dégagez la terre. À l’aide d’un couteau bien propre, divisez les tubercules en veillant à ce que chaque partie porte au moins un bourgeon visible. Les bourgeons ressemblent à des points surélevés sur le tubercule (comme sur les patates). Laissez les plaies cicatriser quelques heures avant de replanter. Plantez les tubercules dans un mélange drainant, bourgeons vers le haut.

• Division des bulbes et cormes : Les bulbes (narcisses, jacinthes, tulipes, lis) se multiplient naturellement. Certains laissent simplement place à un nouveau bulbe ou à des bulbilles que vous pouvez séparer. Déterrez les bulbes après la floraison, quand le feuillage est desséché. Séparez les bulbilles et les nouveaux bulbes du bulbe mère en les détachant simplement à la main. Gardez les plus gros bulbes. Replantez la pointe vers le haut à une profondeur égale à deux ou trois fois la hauteur du bulbe, dans le trou de plantation vous pouvez ajouter une petite poignée de feuille d’ortie qui relancera la vie du sol.

  

• Préparation du sol et rempotage ; Effectuez un bon travail du sol à l’emplacement initial avant de replanter ce qui reste du pied mère. Pour la mise en pots, rempotez les éclats dans un mélange de 40% de terreau de rempotage, 30% de terre fine et 30% de compost tamisé. Laissez les jeunes plants bien s’établir en pot avant une plantation en pleine terre la saison suivante.

• Derniers petits conseils : Tenez toujours votre lame ou votre sécateur propre avant chaque coupe pour éviter de transmettre des maladies entre les plantes (l’idéal serait de les stériliser avec de l’alcool). Ne divisez que des plantes saines et vigoureuses. Les plantes affaiblies ou malades ne survivront pas bien à l’opération. Travaillez sur sol humide pour que la terre se détache facilement et que les racines ne se dessèchent pas. Lors de l’implantation de nouvelles touffes, bulbes ou tubercules, ajouter un peu de compost bien mûr et une petite poignée de feuille d’ortie qui réveillerons la vie microbienne. Arrosez généreusement après la plantation et maintenez le sol humide pendant les premières semaines.

Une grosse liste de plante à diviser en touffes

VIVACES À DIVISER PAR TOUFFE

Achillée millefeuille (Achillea millefolium)
Aconit (Aconitum napellus) - toxique
Agapanthe (Agapanthus africanus)
Alchémille (Alchemilla mollis)
Anémone du Japon (Anemone x hybrida)
Anémone sylvie (Anemone nemorosa)
Armeria maritime (Armeria maritima)
Armoise commune (Artemisia vulgaris)
Aster (Aster novi-belgii, A. alpinus, A. amellus)
Astilbe (Astilbe arendsii)
Asclépias tubéreuse (Asclepias tuberosa)
Aubriète (Aubrieta deltoidea)
Benoîte commune (Geum urbanum)
Benoîte rouge (Geum coccineum)
Bergénie (Bergenia cordifolia) - feuilles charnues
Brunnère (Brunnera macrophylla)
Campanule à feuilles de pêcher (Campanula persicifolia)
Campanule agglomérée (Campanula glomerata)
Campanule des Carpates (Campanula carpatica)
Cataire (Nepeta cataria)
Catananche bleue (Catananche caerulea)
Centaurée à grosse tête (Centaurea macrocephala)
Centaurée blanchâtre (Centaurea dealbata)
Centaurée des montagnes (Centaurea montana)
Céraiste (Cerastium tomentosum)
Ciboulette vivace (Allium schoenoprasum) - comestible
Chrysanthème vivace (Chrysanthemum x morifolium)
Cœur de Marie (Dicentra spectabilis)
Coreopsis (Coreopsis verticillata, C. lanceolata)
Doronic du Caucase (Doronicum orientale)
Échinacée (Echinacea purpurea)
Épiaire laineux (Stachys byzantina)
Épiaire des bois (Stachys sylvatica)
Epimedium (Epimedium x rubrum) - rhizome fin
Euphorbe polychrome (Euphorbia polychroma)
Gaillarde (Gaillardia x grandiflora)
Gaura (Gaura lindheimeri)
Géranium vivace (Geranium sanguineum, G. rozanne)
Gypsophile rampante (Gypsophila repens)
Hélianthus vivace (Helianthus decapetalus)
Hélénie (Helenium autumnale)
Héliopsis (Heliopsis helianthoides)
Heuchère (Heuchera micrantha)
Hosta (Hosta spp.)
Inule (Inula magnifica)
Kniphofia (Kniphofia uvaria)
Liatris (Liatris spicata)
Ligulaire (Ligularia dentata)
Lysimaque commune (Lysimachia vulgaris) - traçante
Lysimaque ponctuée (Lysimachia punctata) - traçante
Marguerite (Leucanthemum vulgare)
Matricaire (Matricaria chamomilla) - comestible
Monarde (Monarda didyma)
Nepeta (Nepeta faassenii, N. cataria)
Oeillet des poètes (Dianthus barbatus)
Oeillet mignardise (Dianthus plumarius)
Onagre bisannuelle (Oenothera biennis)
Ophiopogon (Ophiopogon tenuior)
Ornithogale (Ornithogalum umbellatum)
Orpin d’automne (Sedum spectabile)
Oseille (Rumex acetosa) - comestible
Pensée vivace (Viola cornuta)
Phlomis herbacé (Phlomis russeliana)
Phlomis tubéreux (Phlomis tuberosa) - rhizome épais
Phlox mousse (Phlox subulata)
Phlox paniculé (Phlox paniculata)
Pimprenelle (Sanguisorba officinalis)
Pimprenelle petite (Sanguisorba minor)
Primevère commune (Primula vulgaris)
Primevère officinale (Primula veris)
Pulmonaire (Pulmonaria officinalis)
Pulsatille (Pulsatilla vulgaris)
Renoncule acrid (Ranunculus acris)
Reseda odorante (Reseda odorata)
Rudbeckia vivace (Rudbeckia fulgida, R. laciniata)
Salicaire (Lythrum salicaria) - traçante
Sauge des bois (Salvia nemorosa)
Sauge officinale (Salvia officinalis) - semi-persistant
Sauge arbustive (Salvia microphylla)
Saponaire (Saponaria officinalis)
Saxifrage paniculée (Saxifraga paniculata)
Scabieuse (Scabiosa caucasica)
Scille printanière (Scilla bifolia) - petite bulbe
Sédum rampant (Sedum acre) - traçant
Solidago (Solidago canadensis, S. virgaurea) - traçante
Stokesia (Stokesia laevis)
Tellima (Tellima grandiflora)
Trolle d’Europe (Trollius europaeus)
Véronique à longues feuilles (Veronica longifolia)
Véronique en épi (Veronica spicata)
Véronique officinale (Veronica officinalis)
Violette odorante (Viola odorata) - comestible
Yucca filamenteux (Yucca filamentosa)

GRAMINÉES ORNEMENTALES À DIVISER

Amourette (Briza media)
Avoine bleue (Helictotrichon sempervirens)
Avoine sauvage (Chasmanthium latifolium)
Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa)
Calamagrostide (Calamagrostis acutiflora)
Canne de Provence (Arundo donax) - très traçante
Carex (Carex elata, C. pendula, C. oshimensis)
Cheveux d’ange (Stipa tenuissima)
Fétuque bleue (Festuca glauca)
Fétuque roseau (Festuca arundinacea)
Fétuque des moutons (Festuca ovina)
Herbe aux écouvillons (Pennisetum alopecuroides)
Herbe de la pampa (Cortaderia selloana)
Herbe de Ravenne (Erianthus ravennae)
Impérata (Imperata cylindrica)
Laîche (Carex) - nombreuses variétés
Miscanthus (Miscanthus sinensis, M. giganteus) - très vigoureux
Molinie bleue (Molinia caerulea)
Molinie arundinacée (Molinia arundinacea)
Panic érigé (Panicum virgatum)
Pennisetum oriental (Pennisetum orientale)
Pennisetum velouté (Pennisetum villosum)
Poa des prés (Poa pratensis)
Stipa géante (Stipa gigantea)
Stipa plumeuse (Stipa pennata)

RHIZOMES (Division du rhizome)

Acore odorant (Acorus calamus) - rhizome odorant
Bambou (Phyllostachys, Bambusa) - très traçant
Fougère-à-l’autruche (Matteuccia struthiopteris)
Fougère femelle (Athyrium filix-femina)
Fougère mâle (Dryopteris filix-mas)
Gingembre (Zingiber officinale)
Gaulthéria (Gaultheria procumbens)
Hémérocalle (Hemerocallis spp.) - rhizome charnu
Hélianthus tuberosus (Topinambour) - très traçant
Hosta (Hosta spp.)
Iris des jardins (Iris germanica) - rhizome épais
Iris des marais (Iris pseudacorus)
Iris du Japon (Iris ensata)
Iris faux acore (Iris laevigata)
Iris de Sibérie (Iris sibirica)
Massette (Typha latifolia) - très envahissante
Mélisse (Melissa officinalis) - traçante
Menthe (Mentha spp.) - très traçante
Miscanthus (Miscanthus) - cespiteux non traçant
Muguet (Convallaria majalis) - rhizome traçant
Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum)
Scille printanière (Scilla bifolia)
Smilacine (Smilacina racemosa)
Souchet (Cyperus)
Taro (Colocasia esculenta)
Thé des bois (Gaultheria procumbens)

TUBERCULES

Anémone de Caen (Anemone coronaria) - tubercule aplati
Asclépias tubéreuse (Asclepias tuberosa)
Bégonia tubéreux (Begonia x tuberhybrida)
Corydalis à tubercule (Corydalis solida)
Cyclamen de Naples (Cyclamen hederifolium)
Dahlia (Dahlia pinnata) - tubercule ramifié
Érythrone (Erythronium)
Fritillaire impériale (Fritillaria imperialis)
Renoncule asiatique (Ranunculus asiaticus)
Topinambour (Helianthus tuberosus)

BULBES ET CORMES

Ail (Allium sativum) - comestible
Ail d’ornement (Allium spp.)
Amaryllis (Hippeastrum spp.)
Anémone (Anemone blanda)
Colchique (Colchicum autumnale)
Crocus (Crocus sativus)
Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris)
Glaïeul (Gladiolus)
Jacinthe (Hyacinthus orientalis)
Lis (Lilium spp.)
Narcisse (Narcissus pseudonarcissus)
Oignon (Allium cepa) - comestible
Perce-neige (Galanthus nivalis)
Tulipe (Tulipa spp.)

ARBUSTES / PETITS FRUITS

Corète du Japon (Kerria japonica)
Cornouiller du Canada (Cornus canadensis)
Framboisier (Rubus idaeus) - comestible
Groseillier (Ribes rubrum, R. nigrum) - comestible
Lilas (Syringa vulgaris)
Rosier botanique/ancien (Rosa gallica, R. rugosa, R. pimpinellifolia)
Sureau noir (Sambucus nigra)

LÉGUMES PERPÉTUELS

Artichaut vivace (Cynara scolymus) - comestible
Aspérule odorante (Galium odoratum)
Ciboulette vivace (Allium schoenoprasum) - comestible
Mélisse-citronnelle (Melissa officinalis)
Oseille (Rumex acetosa) - comestible
Poireau perpétuel (Allium ampeloprasum)
Raifort (Armoracia rusticana) - comestible