La linaire rampante (Linaria repens) est une plante vivace originaire d’Europe. Elle est parfois appelée linaire rayée ou linaire striée. Cette plante se reconnaît par ses petites fleurs striées de blanc et de violet. Elle fleurit généralement entre juin et septembre. Ses fleurs attirent une multitude d’insectes ainsi que les abeilles et autres pollinisateurs. C’est une plante des sols pauvres qui pousse facilement dans des endroits caillouteux ou au pied de vieux murs en pierre.
Comment cultiver la linaire rampante
La linaire rampante est une plante facile à cultiver et peu exigeante.
- Comment semer la linaire rampante : Les semis se font de préférence au printemps ou à l’automne. Semez directement en pleine terre ou en pot en surface, car les graines ont besoin de lumière pour germer. La levée prend en moyenne deux à trois semaines.
- Type de sol : Cette plante préfère les sols légers, bien drainés et pauvres en nutriments. Elle peut aussi s’adapter à des sols plus riches, à condition qu’ils ne soient pas trop compacts.
- Exposition : La linaire rampante pousse bien en plein soleil mais tolère la mi-ombre. Une exposition ensoleillée favorisera une floraison plus abondante.
- Rusticité : Très rustique, la linaire rampante supporte des températures allant jusqu’à -20°C et résiste au gel.
Une plante hôte pour tout un tas d’insectes
La linaire rampante est un véritable hôtel trois étoiles pour différents insectes !
- Phalène du linaire (Calophasia lunula) : ce papillon de nuit est reconnaissable par ses ailes aux motifs bruns et gris. La chenille, verte avec des bandes jaunes et noires, se nourrit des feuilles de la linaire rampante, contribuant à sa croissance et à son cycle de vie.
- Mélitée des centaurées (Melitaea deione) : ce papillon de jour est orné d’ailes orange et brunes avec des motifs noirs distinctifs. La chenille, noire et épineuse, se nourrit de diverses linaires, ce qui en fait un hôte important pour sa survie et son développement.
- Coléoptère des linaires (Brachypterolus linariae) : un petit coléoptère qui se nourrit des fleurs de la linaire, influençant la pollinisation et la santé des fleurs.
- Charançon des tiges (Mecinus dorsalis) et Charançon violet (Mecinus janthinus) : ces charançons se nourrissent des tiges et des racines de la linaire rampante, contribuant à l’équilibre de la plante en limitant sa croissance excessive.
- Charançon des parties aériennes (Mecinus barbarus) : un charançon qui s’alimente des parties aériennes de la linaire, participant à la régulation de la plante.
- Charançon des capsules (Rhinusa antirrhini) et Charançon des graines de linaire (Rhinusa linariae) : ces charançons pondent leurs œufs dans les capsules de graines de la linaire. Les larves se développent à l’intérieur des capsules et se nourrissent des graines. Cela limite parfois la quantité de graines viables, mais contribue à la dispersion des graines restantes et à la régulation de la population de la plante.
- Chrysomèle des linaires (Chrysolina gypsophilae) et Chrysomèle sanguinolente (Chrysolina sanguinolenta) : ces coléoptères se nourrissent des feuilles de la linaire, jouant un rôle dans la régulation de la plante en empêchant sa propagation excessive.
- Thrips du linaire (Frankliniella intonsa) : ce petit insecte suceur de pollen est souvent présent sur la linaire rampante. En se nourrissant de pollen, il aide à la dispersion de celui-ci, participant indirectement à la pollinisation.
Mode de pollinisation et dispersion des graines
La linaire rampante utilise principalement des insectes pour sa pollinisation. Ses fleurs au nectar accessible attirent de nombreux pollinisateurs tels que les abeilles domestiques et sauvages, ainsi que certains papillons comme Melitaea deione. Ces insectes, en visitant les fleurs pour récolter le nectar et le pollen, facilitent le transfert du pollen de fleur en fleur, assurant ainsi une bonne pollinisation.
Les thrips, tels que Frankliniella intonsa, contribuent également à la pollinisation en se déplaçant entre les fleurs pour se nourrir de pollen. Leur rôle, bien que mineur comparé à celui des abeilles, aide à diversifier les interactions pollinisatrices.
Pour la dispersion des graines, la linaire rampante dépend de la déhiscence naturelle des capsules de graines mûres. Les charançons tels que Rhinusa antirrhini et Rhinusa linariae jouent un rôle complexe dans ce processus. En pondant leurs œufs dans les capsules de graines, ils permettent le développement des larves à l’intérieur. Ces larves se nourrissent d’une partie des graines, mais certaines graines non consommées peuvent être dispersées à la suite de l’ouverture des capsules. Cela favorise la propagation de la plante tout en limitant sa surpopulation.
Origine de son nom savant
Le nom scientifique de la linaire rampante, Linaria repens, est d’origine latine et met en évidence les particularités morphologiques de cette espèce, notamment ses feuilles semblables à celles du lin et sa croissance rampante.
- Linaria : ce terme est dérivé du mot latin linum, signifiant « lin ». Ce choix s’explique par la similitude des feuilles de certaines espèces de ce genre avec celles de la plante de lin (Linum usitatissimum), connue pour ses propriétés textiles.
- Repens : l’épithète spécifique repens signifie « rampant » en latin, décrivant le port de la plante qui se propage au niveau du sol en formant des tiges étalées.