La chélidoine est une plante vivace de la famille des Papavéracées. Elle pousse spontanément dans les sols perturbés, comme les bords de chemins, les terrains vagues ou les jardins. Elle mesure entre 30 et 80 cm de hauteur et se reconnaît à ses feuilles profondément découpées, d’un vert bleuté, et à ses fleurs jaunes à quatre pétales. Sa floraison s’étale d’avril à septembre. Lorsqu’on casse une tige, une sève orange vif s’écoule, caractéristique de cette plante.
La chélidoine préfère les sols calcaires et est un indicateur d’azote. Lorsqu’elle pousse sur des sols neutres ou acides, cela révèle souvent la présence de roches calcaires introduites, comme les pierres d’un mur ou des remblais calcaires.
Comment cultiver la chélidoine
- Comment et quand semer : La chélidoine, semer ses graines directement en pleine terre à l’automne ou au printemps. Les graines nécessitent une période de froid pour germer, il est donc idéal de les semer en extérieur à l’automne.
- Entretien de la plante : La chélidoine demande peu d’entretien. Elle pousse bien sans arrosage supplémentaire et n’a pas besoin de fertilisation. Si vous souhaitez qu’elle reste en place, évitez de trop perturber son environnement.
- Type de sol et exposition : Elle préfère les sols riches, meubles, légèrement humides et calcaires. Elle tolère une exposition au soleil ou à mi-ombre. Sa présence dans un sol peut indiquer une présence d’azote.
- .Rusticité : La chélidoine est une plante très rustique, capable de résister aux hivers froids comme aux étés secs.
Histoire et origine de la plante
La Chélidoine a été considérée depuis des temps reculés comme une plante magique, souvent associée à la magie noire. Au Moyen Âge, les alchimistes voyaient dans sa sève jaune un moyen de transformer les métaux vils en or, bien que cette promesse soit restée non tenue ! Selon la légende, son lien avec l’or a renforcé son aura mystique et son utilisation dans des pratiques occultes.
Les Grecs et les Romains la considéraient déjà comme une plante précieuse. Selon la mythologie, les hirondelles utilisaient sa sève pour soigner les yeux de leurs petits, d’où son nom tiré du grec chelidon, qui signifie "hirondelle". Au Moyen Âge, elle était également connue pour ses vertus contre les troubles de la vue et les "humeurs noires".
Les utilisations de la chélidoine
- Traitement des verrues : Sa sève orange est appliquée directement sur les verrues pour favoriser leur disparition grâce à ses propriétés antivirales et kératolytiques.
Les insectes liés à la chélidoine
- Une plante pour les papillons : La chélidoine est une plante hôte pour plusieurs insectes, notamment certaines espèces de papillons. Par exemple, le papillon aurore (Anthocharis cardamines) y pond parfois ses œufs.
- Une plante spécialisée pour les fourmis : Les graines de chélidoine sont minuscules et possède un élaiosome?, c’est est une excroissance charnue, riche en lipides et en protéines qui joue un rôle important dans la dispersion des graines par les fourmis, un mécanisme appelé myrmécochorie?. Les fourmis sont attirées par l’élaiosome, qu’elles considèrent comme une source de nourriture. Elles transportent les graines jusqu’à leur nid, consomment l’élaiosome, puis abandonnent les graines dans des endroits favorables à leur germination (comme des galeries souterraines ou des zones riches en nutriments). Voici un bel exemple de collaboration étroite entre les plantes et les insectes.
Origine du nom savant
Le nom latin de la chélidoine, Chelidonium majus, vient du grec chelidon, qui signifie "hirondelle". Cette appellation provient d’une observation ancienne : on croyait que la plante fleurissait au retour des hirondelles et fanait à leur départ.
L’épithète majus, signifiant "plus grande", la distingue des espèces plus petites ou similaires. Ce nom reflète son lien avec la nature et son importance dans les traditions anciennes.